Le caractère du Bouvier bernois
On entend souvent que le caractère du bouvier bernois est à la fois délicat, fragile et difficile à gérer. Un mélange de sens qui dit comme ça n'a ni queue, ni tête. On prétend également qu'il était agressif et c'est pourquoi il aurait été mélanger avec un Terre-Neuve pour adoucir son caractère. Peut-être, nul ne sait réellement s'il s'agissait d'un croisement accidentel ou intentionnel. Quoi qu'il en soit, les faits sont là, et depuis la naissance d'Alex V Angstorf en 1952, considéré comme la souche principale de tous les pedigrees actuels, nous avons suffisamment de recul pour comprendre et connaître le caractère de la race.
Un pot de colle parait-il !
Sous son allure massive et impressionnante, le Boubou, comme on le surnomme, se révèle être un véritable pot de colle. Durant sa sélection, les hommes ont cherché à obtenir un chien fidèle à son maître, pour que celui-ci ne s'en aille pas à la moindre occasion. Et c'est chose faite, puisqu'aujourd'hui, il est constamment derrière lui à suivre le moindre de ses faits et gestes. Il est très attaché, si bien que même lors d'une balade en forêt, il ne s'éloignera jamais trop loin et reviendra toujours sur ses pas pour s'assurer "que tout va bien". Par ailleurs, si bien socialisé, il ne montre que peu d'intérêt aux passants, préférant plutôt se concentrer sur ses moments partagés avec son maître que sur les inconnus.
Fidèle, mais pas seulement, c'est aussi un chien affectueux. Il aime être caressé, chouchouté, et n'hésitera pas à se mettre les quatre pattes en l'air pour réclamer son câlin. Et ne vous y trompez pas, car s'il estime ne pas avoir sa dose d'affection journalière, il viendra lui-même se servir. C'est pourquoi certains maîtres rigolent de leur chien qui les bouscule en levant leur coude ou la main, avec la tête, pour se faire caresser - même si ce dernier fait autre chose. Par ailleurs, d'autres ont remarqué que le Bouvier aurait tendance à se montrer agité lorsqu'il est "en manque".
Mais ce côté doux, fidèle et affectueux a aussi son revers de la médaille. Le chien a pendant des années travaillé au côté de son maître, dans une ferme. Par conséquent, il côtoyait toujours au moins une personne - et si pour une raison quelconque ce n'était pas son maître, c'était au moins un autre membre de la famille ou un employé. Dès lors, il ne sait pas ce que c'est que de vivre seul puisque cela ne fait pas partie de ses acquis, et aurait même plutôt tendance à angoisser si son maître venait à s'absenter. Ainsi, s'il doit rester seul une partie de la journée, son maître devra prévoir de lui apprendre à gérer la solitude, le plus tôt possible - sous peine d'avoir des dégâts.
Son éducation, difficile ou pas ?
D'un côté, on entend qu'il est facile à éduquer, d'un autre, on dit que c'est difficile parce qu'il est têtu et/ou agressif. Alors où se trouve la vérité dans tout ça ? Tout simplement qu'au delà du caractère inné de la race, il faut également prendre en compte le caractère même du chiot. En premier lieu, l'adoptant doit d'abord s'assurer de la qualité de l'élevage. Le Bernois étant à la mode, beaucoup de personnes peu scrupuleuses vendent ces boules de poils sans se soucier des croisements et donc de la transmission des gènes affectant la santé, le caractère de l'animal.
Puis, dans une même portée, c'est comme les septs nains de blanche neige. Il y en a qui auront tendance à être passif tandis que d'autres se montreront sur tous les fronts. D'autres auront tendance à être timide, ou gourmand ou encore grincheux. Bref, dans une portée, on trouve des tendances, et c'est ici que se fera le choix le plus important sur le caractère futur du chien. On parle bien entendu de tendance - puisque le caractère final de l'animal et sa prédisposition à l'éducation ne change pas énormément d'un chien à l'autre.
En outre, le Bouvier est plutôt du genre obéissant. Il est intelligent et comprend ce qu'on lui demande. En revanche, il ne supporte pas qu'on le brusque. L'éducation devra donc être ferme mais basée sur des méthodes douces. C'est-à-dire que le maître devra savoir se montrer autoritaire, ne pas céder aux bêtises du chien et lui apprendre les ordres de façon positive avec les friandises. La période la plus délicate sera sans nul doute le passage à l'adolescence. Les mâles seront un peu plus difficile à gérer que les femelles, mais dans l'ensemble, le maître ne devra jamais baisser les bras. C'est pourquoi, si le boubou n'est pas un chien difficile à dresser, on le recommande quand même à des personnes qui sont expérimenté parce qu'un novice pourrait très vite se sentir dépassé.
Et en famille ça donne quoi ?
Avec une taille moyenne de 65 cm et un poids moyen de 45 kg, on pourrait s'imagine que le Bouvier Bernois est un chien qui n'accepte pas les enfants. Et bien, c'est l'inverse, son cœur tendre fait de lui un nounours qui respect les gamins - même en bas-âge ( à condition bien entendue qu'il soit bien éduqué et socialisé ). Mais attention ! C'est justement parce qu'il est grand et fort que les parents devront toujours l'avoir à l'œil - car il pourrait bousculer, par accident, ou en voulant se faire caresser. De la même façon, les enfants devront savoir respecter l'animal et ne pas lui lever la main dessus. Tolérant, il laisserait passer pour aller se coucher plus loin, mais garde tout de même, on a tous nos limites.
À la maison, même s'il n'a pas été sélectionné pour être un pur gardien, il aboiera quand même pour signaler la présence d'un intrus ou un bruit inhabituelle. Si personne n'intervient, il se placera naturellement en tant que défenseur. Rappelez-vous, il devait également protéger les exploitations. Et bien aujourd'hui, ses instincts sont encore là, et si cela devient nécessaire, le Bernois se montrera agressif envers l'inconnu. En revanche, une fois que le maître indique, c'est tout est bon, il redeviendra jovial et amical.
Enfin, la vie en appartement n'est pas faite pour lui - mais pourrait s'adapter à la condition sine qua non d'être sorti tous les jours. On prétend que le Bouvier Bernois n'a pas besoin d'exercice, en fait, c'est même l'inverse. Il est important pour lui de pouvoir se défouler, de sortir, de sentir des nouvelles odeurs, de rencontrer du monde. Bien sur, il n'a pas l'endurance d'un chien de berger et se fatiguerait plus vite, mais il n'en ai pas moins qu'il a besoin d'avoir sa petite activité sportive quotidienne, faut de quoi il deviendrait turbulent, excité et ne tiendrait plus en place.