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Les origines du Berger allemand

Le 3 février 2014 PAR Anva - 4 (381 votes)
Illustration de l\'origine du-Berger allemand

Le Berger Allemand est une race très récente. Bien qu'il soit difficile d'établir un historique parfait sur la création et l'évolution de la race - étant donné les circonstance de sa naissance - les documents retrouvés permettent tout de même d'en retracer les grandes lignes. Ainsi c'est dans les années 1880, en plein milieu de la révolution industrielle que le berger allemand fait son apparition. Au fil de son existence il va éliminer progressivement les autres races de berger pour ne devenir le seul et l’unique Berger Allemand du pays. Ses capacités et son succès sont tels qu'il va très vite s'exporter au pays environnant. Mais alors que la guerre éclate, il perd son symbole de loyauté au profil de celui de chien de loi inspirant au passage terreur et traumatisme.

Naissance du Berger Allemand

Avec la révolution industrielle, l'utilisation des chiens est devenu de moins en moins nécessaire. Ainsi, les chiens de berger et de bouviers utilisés jusqu'alors sont menacés de disparaître. C'est pourquoi dans les années 1877, certains éleveurs tentent de rassembler l'ensemble des races de berger existant sur le territoire Allemand pour en faire une seule et unique race correspondante à leurs attentes, la meilleure en somme. Quoi qu'il en soit le but était d'homogénéiser les races de berger qui étaient toutes différente selon les régions du pays (oreilles tombante ou pas; poil court, ras ou long; couleur du poil ) mais qui avait pour point commun celui d'être de bon gardien très intelligent, très droit.(1)

Les croisements s'ensuivent les uns derrières les autres sans se soucier de la beauté physique de l'animal car l'objectif était purement d'améliorer ses capacités au travail, à l’obéissance et sa rapidité d'action sur le temps. Le 16 décembre 1891, le comte Von Hahn et le capitaine Riechelmann établissent le premier livre généalogique du Berger Allemand, et créer l'association Phylax dans le but d'accorder plus d'importance à l'esthétisme du chien mais suite à de nombreux désaccords sur la selection et le choix des souches le projet fut abandonné.

A ce moment là, selon Louis Beckmann le chien a « des formes et un caractère dans le maintien et les allures qui dénotent un croisement avec le Lévrier ; il a le museau très pointu et le nez saillant surplombant les lèvres qui sont fines et minces, les oreilles pointues et droites; la cassure du nez peu prononcée; le front plat et s'élargissant à la base ; les yeux plutôt petits et obliques, mais vifs et expressifs ; cou de longueur moyenne et arqué ; poitrine étroite en avant mais fortement descendue ; ventre levretté ; dos horizontal ; reins arqués larges et puissants ; croupe avalée et courte; queue descendant au dessous du jarret se relevant en sabre dans l'excitation (quelquefois écourtée, naturellement ou artificiellement) ; épaules longues et obliques ; membres antérieurs bien d'aplomb ; cuisses toges, plates ; jambes longues ; jarrets bien développés ; canons courts; pieds petits et ronds à sole dure et à ongles résistants. Couleur de la robe : noire, gris de fer, gris-cendré, rousse; unicolore ou tachée, sur fond plus clair ou blanc. Pelage constituant par sa nature et sa longueur trois variétés, comme chez le chien de berger belge : 1° Variété à poil long; 2° ruriété à poil ras, et 3° variété à poil dur. C'est la première variété qui est griffonne, c'est-à-dire dont la tête aussi couverte de poils formant d'épais sourcils, des moustaches et des barbiches ; le poil, qui est soyeux, tombe de chaque côté de la tête et du corps en formant une ligne de partie qui s'étend de la tête au bout de la queue. Les pattes portent an poil assez court presque ras. La taille du Chien de berger allemand varie considérablement suivant la qualité du terrain : dans les vastes pâturages incultes se trouvent de plus grands Chiens que dans les terres cultivées composées de petites parcelles, où l'on a ordinairement de petits Chiens vifs et remuants. »(2)

Le berger allemand selon Beckmann
Vision du berger allemand selon Louis Beckmann (5)

Evolution du Berger Allemand

Mais il n'était pas question de lâcher l'idée de ne créer qu'une seule race qui représenterait le symbole de la qualité allemande. C'est ainsi que 7 ans plus tard le capitain Von Staphanizt devient le "fondateur" du berger allemand. Après avoir longtemps admirer le comportement des bergers et des éleveurs il fini par craquer le 3 avril 1899 face aux aptitudes d'un jeune chien de troupeau descendant des berger de Thuringe nommé Hector Von Linkshrein (âgé de 4 ans) et décide de l'acheter. Rebaptiser Horand Von Grafarth, il est considéré comme la souche principal de la race. Mais il ne s'arrête pas là. Quelques jours plus tard, le 22 avril de la même année, il fonde avec son ami Arthur Meyer (éleveur) et d'autre éleveurs le « Club du Berger Allemand» ( Verein für deutsche Schäferhund - SV en abrégé) à Karlsruhe et publie en septembre de la même année (1899) le premier standard du Berger Allemand. Il annonce d'or et déjà la couleur : un berger allemand est un chien de travail, il doit être robuste, fidèle, loyal, obéissant, intelligent, droit... en somme un chien au bon caractère allemand et n'être sélectionné que pour le travail. Enfin en 1900 Horand Vong Grafarth sera le premier chien inscrit sur le livre des origines.

Très rapidement, club présente une activité importante et le succès se propage à l'échelle nationnale faisant exploser le nombre de membres et de chiens inscrits. Il faut dire que le capitaine Stephanitz était très bien organisé et imposait quelque part à l'ensemble des éleveurs et propriétaires de troupeau de n'utiliser que le Berger Allemand et de ne les acheter que dans l'une des multiples expositions de la race qu'il fera un peu partout dans le pays.

premier berger allemand
Horand Von Grafrath est le berger allemand à l'origine de tous les autres bergers. Il est également le premier chien à inaugurer le livre des origines du berger allemand

Mais la vague de révolution industrielle faisant son chemin, il fallait trouver une autre utilité au chien et le capitaine Stephanizt qui compris très rapidement tout le potentiel de la race le proposa aux services de police:

Ainsi, contrairement à ce que l'on peut croire, le berger allemand n'a pas été creer pour la guerre. Il s'en sont effectivement servie par la suite, mais son premier emploie était de rechercher et sauver les personnes blessées, comme nos chiens de sauvetage d'aujourd'hui. Pour promouvoir la race du Berger Allemand, le capitain Stephanitz décrit la souche principale comme étant « jamais fatigué, toujours en mouvement, bien disposé envers les étrangers inoffensifs, jamais soumis, joyeux avec les enfants ». Et en 1912, il rédige "Instruction pour le traitement, le dressage et l'emploi du chien de guerre", c'est lui qui organisera les première démonstrations dans les conditions les plus proches de la guerre afin de démontrer l'utilité du chien pour la garde ou le sauvetage. Selon Stéphanitz: "l'adaptation au but doit passer avant la beauté. Et mieux encore, la vraie beauté de chien d'utilité réside dans une entière adaptation au but. »(1)

« D'intéressants résultats avec les Chiens de guerre ont été constaté à Wiersen, au retour des manœuvres, par le 3° bataillon de chasseurs, n° 15. Ledit bataillon, le premier de l'armée allemande, où des essais en grand avec les chiens de guerre ont été tentes, en possède neuf, choisis parmi les Chiens de bergers allemands et écossais.. Ces deux races seules, dont la première se distingue par un grand attachement, et la seconde par une vitesse bien supérieure, sont propres au service de guerre. De ces Chiens, cinq ont assisté aux grandes manœuvres du corps d'armée saxon, dans les Erz Gebirge, où ils ont fait grand honneur à leurs dresseurs, un sergent et un soldat de première classe, tous deux gardes-forestiers de leur état. Les chiens ont été employés principalement au service d'ordonnance. Ils avançaient avec leur poste et portaient à leur corps d'armée, sur l'ordre de "en avant", l'avis contenu dans un sachet fixé au collier ; puis retournant immédiatement à leur poste sur l'ordre "retour". Au service des avants-poste, le Chien de guerre « Filly » a, par exemple, par couru en sept minutes une distance de trois kilomètres aller et retour. La nuit, aux avant-postes, les Chiens de guerre, par suite de la finesse de leur odorat, ne sont pas à remplacer et sont d'un grand soulagement aux hommes. Ils sont encore exercés à la recherche des blessés. On les envoie, surtout la nuit, avec l'ordre « cherche blessés » ; ils aboient jusqu'à l'arrivée du secours, s'ils voient par terre ou dans les broussailles un homme en uniforme de chasseur. Ils ont donné de nombreuses occasions pour constater combien ces Chiens tiennent à leur corps d'armée; comme ils évitent, par de grands circuits, tout civil ; comme dans leurs tournées militaires, ils savent se couvrir du feu ennemi, et comme ils savent choisir les chemins les plus courts. »(2)

les bergers allemand comme chien sanitaire
Un berger allemand qui s'entraine à répérer et aboyer en la présence de militaire blessé.(5)

La police reconnaissant les grandes aptitudes du berger allemand à son poste demanda de plus en plus de chien. Le berger allemand se multiplie encore et toujours et à la veille de la première guerre mondiale on dénombre plus de 6 000 chiens inscrits(1). Pendant la guerre, l'utilisation du berger allemand sera massive. Mais malheureusement, l'histoire du chien est salie par les événements. Son côté incorruptible, loyal, sa perfection à toute épreuve sera utilisé à mauvaise escient. La guerre, les miliaires, l'utilisation du chien pour imposer l'autorité des policiers et autres dirigeant laisse au berger allemand des traces qui resteront graver à vie. Celle d'une image d'un chien de guerre, un chien qui fait régner l'ordre. Il rappelle alors la dictature, la peur, la souffrance, alors que le chien n'a été conçut à l'origine que pour le travail puis comme chien sanitaire (de sauvetage). D'ailleurs, il est encore utilisé aujourd'hui par les forces de l'ordre (militaire, policier, gendarme) et continuera sans doute pendant longtemps d'évoquer l'image d'un chien de loi.

Le berger allemand en France

Les bergers allemand renvoyant l'image de la torture des allemands et des traumatismes laissés, il n'était pas question, en France, de donner au club de la race, le nom de berger allemand et de reconnaître sa véritable origine. C'est pourquoi, le « Club français du chien de berger allemand » crée en 1910 lors des premières exportation de la race changea de nom pour le « club du berger d'Alsace » (en 1913) puis plus tard « société du chien du berger d'Alsace ». Mais ces fameux chien de berger d'Alsace n'était rien d'autre que des berger allemand. Ce n'est qu'en 1922, soit quelque temps après la fin de la première guerre mondiale que les français finissent par reconnaître origine allemande de la race et que le club prend alors officiellement le nom de « Société du Chien de Berger Allemand » (SCBA)

chenil de chien de guerre
Les bergers allemand appelés "chien de guerre" et autre races se regroupe à asnières (Sarthes)(5).

Voici un extrait d'un bulletin de l'Académie de l'agriculture française écrit par le président du club « Chien de berger français » témoignant ce douloureux passage. Pour lui, il n'était pas question de prendre au sein de son club des chiens dit « berger d'alsace » sachant pertinemment qu'il ne s'agissait que de berger allemand, et que même si ces derniers étaient élevés en France, le fait qu'il soient d'origine allemande constitua un motif valable de refus catégorique et de rejet de la race :

« Pendant les dix années précédant la guerre, à la suite d'une adroite et continuelle réclame, la France a été inondée de chiens de berger allemands, comme, hélas! de beaucoup d'autres choses allemandes, dont le résultat final a été de voir nos fils et nos neveux tués, nos ville et nos villages détruits et pour beaucoup de Français la ruine causée par la terrible et horrible guerre qui nous a été imposée en 1914. Une Société qui prit le titre de : « Club français du chien de berger allemand » a même été fondée en France vers 1910. Nous avons dernièrement appris qu'au cours de la guerre cette Société a changé sa dénomination en : « Club du chien de berger d'Alsace » et l'un de ses membres nous a demandé d'admettre comme chiens français dans nos concours du « Club français du chien de berger » les chiens de berger d'Alsace. Nous eussions été très heureux, à la suite du retour à la mère Patrie de nos chères province : l'Alsace et la Lorraine, de répondre favorablement à cette demande; mais d'après les renseignements certains qui nous ont été fournis il est notoirement reconnu que les chiens dits d'Alsace aujourd'hui sont les mêmes, avec les mêmes origines, prônés par les mêmes personnes, que ceux appelés avant la guerre : Chiens de berger allemands, pour lesquels il a été fait tant de réclame. »(3)

Le Berger Allemand moderne

Néanmoins, après la guerre, la race du berger allemand devient de plus en plus populaire pour ses facultés et aptitudes. Des éleveurs produisent des bergers allemand à tour de bras autant pour les concitoyens que pour les pays étrangers. Tellement que le caractère d'origine du berger allemand ainsi que son physique commencèrent à se modifier. C'est alors que le capitaine Stephanizt intervient pour créer en 1922 le Körbuch, un livre destiné à compléter le livre des origines et éviter les excès des passionnés. Y sera inscrit uniquement les chiens qui auront été jugé apte à la reproduction et qui par conséquent correspondront point par point au standard d'origine de la race, surtout au niveau du caractère de l'animal, ceci dans le but de préserver les qualités qui ont fait le succès du chien.

Hitler n'échappe pas à la règle en adoptant en 1921 son premier berger allemand du nom de Prinz, puis Blondi en 1941. C'est néanmoins le comportement de Prinz qui va le rendre respectueux de la race. Face aux difficultés économiques, Hitler fut contraint de se séparer de son chien et l'envoyer vivre auprès d'un autre famille. Mais celui-ci ne le vit pas du même oeil, s'échappa de chez cette dite famille et retrouva la trace de son maître. Dès lors, Hitler se fit une autre opinion du Berger Allemand. Il n'hésite d'ailleurs pas à se montrer en famille avec son chien.(4)

Hitler en famille avec son berger allemand blondi
Hitler en famille avec son berger allemand gris et feu (nouvelle version) répondant au nom de blondi (5)

Enfin il était temps de s'intéresser de plus près à l'esthestisme du chien, et en 1925, le capitaine Stephanitz accepta comme reproducteur Klodo Von Boxberg un berger allemand plus petit et plus long que la norme, au poil gris et feu. Ce chien marquera le début de nouvelle ére pour notre berger allemand qui prendre au fil des selections l'apparence qu'il possède aujourd'hui et en 1926 on enregistre pas loin de 346 000 chiens inscrits ! Avec ces dernières évolutions, le standard de la race fut une nouvelle fois modifié en 1930 incluant cette fois la beauté de l'animal bien que son côté travail reste toujours le point déterminant et essentiel de la race. En 1933, le capitaine décède en laissant derrière lui un ouvrage de plus de mille pages sur le berger allemand.

En 1935, une nouvelle guerre éclata et l'utilisation du chien devient plus massive que lors de la première guerre mondiale. Il va désormais accompagner les soldats partout sur le terrain, terrorisant une nouvelle fois les populations. Ainsi l'image du chien s'éffondra jusqu'en 1950 où on lui trouve d'autres utilité. Par ailleurs, en 1952, en France, le premier chien guide est représenté par un berger allemand répondant au nom de Dicky.(1) Il n'inspire "plus" la peur, mais l'assistance aux personnes en difficultés, comme ce qu'il était à l'origine (chien sanitaire). A l'époque, les premiers chiens guide étaient beaucoup plus conditionnés car l'autonomie des aveugles était plus limitée qu'aujourd'hui. Les chiens devaient apprendre les trajets par coeur. Ensuite, on a utilisé les capacités cognitives du chien, ce qui l'a rendu plus souples et lui a permis de prendre des initiatives. Parallèlement, l'autonomie des personnes aveugles a aussi évolué: c'est le maître qui dirige son chien. Mais à ce stade les bergers allemand ont vite montré leur insuffisance et ont été remplacé par des Labrador et des Golden retriever.

Entre 1950 et 1980 on s'attache particulièrement à l'évolution physique de berger allemand. En 1950, l'arrivée d'un chien au cou et à l'épaule plus puissante constitue le second bouleversement physique de l'animal. Puis dans les années 70, la silhouette du dos descendant fait son apparition. Cette dernière est largement apprécié car elle apporterait plus de puissance, plus d'endurence et plus d'aisance au chien. L'ensemble de ces changements amena à la création du berger allemand tel qu'on le connaît aujourd'hui.

Source:
1: Ethnozootechnie - Le chien - 2006
2: Bulletin bimensuel de la société nationale d'acclimatation de France 1889 -1895
3: Académie de l'agriculture de France - 1919
4: Le berger allemand - Wikipédia
5: Photo source Gallica

Le Berger allemand Les origines du Berger allemand
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