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Les origines du Braque de weimar

Le 3 février 2014 PAR Anva - 4 (381 votes)
Illustration de l\'origine du-Braque de weimar

Comme pour la grande majorité des races, il est difficile de remonter à la racine du Braque de Weimar. Tout simplement parce qu'avant le XVIIIe siècle, les cynophiles, éleveurs ou paysans ne s'attardaient pas à laisser une trace des croisements effectués sur leurs animaux qu'ils considéraient alors comme de simples outils. Moralité, aujourd'hui, nous ne pouvons que nous baser sur des théories que la science affirmera ou non avec le temps. Quoi qu'il soit, nous connaissons l'histoire du Braque de Weimar à partir du moment où son club allemand a été fondé, c'est-à-dire à partir de 1897. Pour ce qui est de ce qui s'est passé avant, c'est le flou le plus total entre rumeurs, théories, hypothèses dont certaines n'ont ni queue, ni tête.

Des origines hypothétiques

Nous n'avons pas la prétention de détenir la vérité, aussi nous avons retenu quelques théories, celles qui ont tendance à ressortir le plus souvent. La première certifie que le Weimar, également appelé Weimaraner dans sa patrie d'origine, serait un descendant du Chien Gris de Saint-Louis. Ce dernier est une race disparue aujourd'hui, ayant existé il y a près de huit siècles. C'est un chien plutôt haut sur patte, avec une tête longue et osseuse, des oreilles attachées bas, fines et papillotées, un poil gris de loup avec des reflets souvent noirâtres ou argentés, et enfin un nez fin.(1) La race a été introduite en France à la fin du XIIIe siècle par le roi Louis IX (également appelé Saint-Louis, d'où le nom du chien) lorsque ce dernier, ayant été fait prisonnier des infidèles eut, pendant sa captivité, connaissance des chiens tartares, plus rapide que ceux de Saint-Hubert utilisé jusqu'alors par la cours royale. Il s'en procura plusieurs couples, qu'il ramena avec lui, à son retour en France. Ces chiens ont composé la meute royale pendant près de 400 ans, soit pour la chasse au cerf, soit pour la chasse au lièvre, jusqu'au règne de Charles IX qui semble ne pas trop les appréciés sous prétexte qu'ils n'ont pas suffisamment de nez, et qu'ils sont trop rapides, détaillant moins la voie que le Saint-Hubert.(2) Il existait alors deux variétés de chiens de Saint-Louis, les chiens gris sur le dos avec le reste du poil de couleur lièvre, et les gris argentés. La race tombe dans l'oubli et disparaît petit à petit surtout à partir du règne de Louis XIII. Quelques amateurs ont bien tenté de la ressuscitée avec des chiens cousins et des Deerhounds, mais le résultat fut un échec.(3) Il ne restait alors qu'une meute de chiens pour chasser les cerfs, appartenant au comte Soissons, et une appartenant au comte de Leusse, lauréat des Expositions Canine de 1886 et 1887. Malheureusement, ces derniers chiens gris, du nom de Baude et Souillard été très dégénérés et sont morts cette même année. Selon cette première théorie, le Weimar aurait été créer à partir des souches du Chiens Gris de Saint-Louis, avant que celui-ci ne s'éteigne complètement - et probablement mêlée à d'autres races. Pour démontrer ce lien, il s'appuie sur la couleur "grise" du nom de la race, ou "gris argenté" qui aurait été transmit à ses descendants et donc au Braque.

Les chiens gris de Saint Louis
Les chiens gris de Saint Louis seraient les ascandants du Braque de Weimar

Une seconde hypothèse annonce que le Braque de Weimar aurait été totalement conçu par le Grand Duc Charles August de Weimar au début du XIXe siècle. Pour ce faire, il aurait effectué un savant mélange entre les descendants du Chien gris, les Pointer Jaune ou Foie, les Dogues Allemands et les Braques Allemands. Cependant, malgré une forte croyance en cette théorie, elle est controversée. De son côté Kleeman écrit que « l'activité de chasse des ducs de Weimar n'avait rien à voir avec l'existence de la Weimaraner » et Herber insiste en expliquant que « l'écrivain de chasse de la Cour royale de Weimar n'a jamais mentionné le Braque de Weimar, où ils par tous les moyens auraient fait pour des raisons patriotiques ». Ce dernier poursuit « j'ai été en contact avec le Hofmarschallamt et la Hofjagdamt à Weimar, qui n'avait rien trouvé concernant le Braque de Weimar malgré des recherches approfondies dans leurs fichiers. Le nom a été probablement amené à l'existence parce que le Braque de Weimar est d'abord apparu en grand nombre à Weimar où il a été élevé. Même Diezel ne dit rien sur le Braque de Weimar en 1873. »(4) Cependant, il semblerait que les chenils des Ducs du Saxe-Weimar contenaient plus d'un millier de chiens de tout type. Etant donné que les personnes les plus susceptibles de connaître la répartition des chiens de chasse dans les chenils, comme les gardes-chasses, étaient en grande partie analphabètes, cela expliquerait la raison pour laquelle on ne trouve aucune preuve concrète concernant la création de la race par le Grand Duc Charles August. Par ailleurs, d'autres cynophiles racontent que les Weimars crées ainsi étaient la propriété exclusive de la famille, afin de garantir une sélection rigoureuse, seul les élites avaient le droit de posséder ce chien.

Enfin, une troisième théorie évoque la possibilité que le Braque de Weimar serait en réalité, soit une version grise du Braque Allemand, soit crée de la même façon que cette dernière, c'est-à-dire en croisant l'ancien chien d'arrêt allemand avec le Pointer Anglais. Karl Brandt, membre fondateur du club Braque de Weimar, a appuyé cette théorie, comme l'a fait un certain Dr A. Stoese, qui a écrit en 1902 que le Braque de Weimar issu d'une chienne Pointer anglais jaune et blanc à poil ras importée en Allemagne dans les années 1820. Contrairement aux autres théories, celle-ci apparaît comme plus vraisemblable du fait de l'existence d'un certain nombre de preuves. « Dans mes jeunes années, j'ai vu (le Braque de Weimar) ressemble à un limier allemand avec penderie lèvres et les yeux larmoyants, mais maintenant, il est arrivé à la forme poils courts allemand et il a certainement changé pour le mieux. » (5)

Quoi qu'il soit, toutes ces théories s'accordent sur un point en commun, la race est d'origine Allemande. Malgré tout, les amateurs de la race craignaient sa disparition à cause de la troisième théorie, au même titre que le Wurttenburguer qui a été éliminé parce qu'il représentait une variété de couleurs indésirables du Braque Allemand. Ces craintes peuvent expliquer tout un tas d'histoires qui ont été inventées dans le but d'attribuer au Weimar des origines plus nobles et mystérieuses, lui permettant de survivre à son élimination. Ce qui a fonctionné pendant près de 25 ans jusqu'à ce que la race soit reconnue comme une race distincte.

Un parcourt chaotique

À Erfurt (Allemagne), en 1897 est fondé le premier club de la race appelé "Weimaraner Klub e.V", toujours actif aujourd'hui. Néanmoins, étant donné le manque d'information sur ses origines, la race est considérée comme un dérivé gris du Braque Allemand, et par conséquent les premiers enregistrements se feront au nom de ce dernier. Au départ, les chiots n'étaient pas autorisés à être inscrit, seuls les adultes ayant participé à une exposition canine, ou ceux ayant étaient testés et évalués par un comité d'élevage du club pouvait l'être. En outre, toutes personnes qui souhaitaient adopter un Weimar, devaient obligatoirement être inscrites au club. De cette façon, les accouplements étaient surveillés et les chiots contrôlés. Tous ceux qui ne correspondaient pas au type Weimar étaient éliminés d'office.

Ainsi, les premières années, le nombre de Weimaraners passe de 5 à 19 inscrits. À 1900, 62 chiens ont été enregistrés, de toute évidence en masse, puisque certains d'entre eux étaient déjà âgé de 9 ans au moment de leur inscription. Dans les années suivantes, les entrées étaient rares, mais, en 1904, un nouveau record de 121 inscriptions. Par la suite, le nombre d'inscrit chute considérablement et entre 1907 et 1913, on ne trouve dans le livre généalogique aucun Braque de Weimar. Au total, au cours des dix premiers volumes de la Deutsch Kurzhaar (braque Allemand) stud-book, 265 Weimaraners ont été enregistrés.(6)

La baisse du nombre d'inscrit s'expliquer par une pression constante des amateurs du braque allemand à vouloir éliminé la robe grise. Tant et si bien que certains Braque de Weimar sont refusés à l'entrée du livre des origines. Devant tant de complications, de nombreux éleveurs ont cessé d'enregistrer leur chien, ce qui conduit indéniablement à un déclin de la population globale de la race. Elle entre donc parmi les races en voie d'extinction et semble poursuivre le même chemin que son cousin le Wurtemberg.

Charles Auguste
Représentation de Charles Auguste. Photo Jlorenz1

Mais l'histoire en a voulu autrement. En 1915, le Major Robert Aus Der Herber, alors en chasse, tue par accident un de ses Weimar préféré. Rongé par le remords, il prit la décision de se dévouer entièrement à la race. Il cherche alors à la promouvoir et la faire connaître par un plus grand nombre de chasseurs en écrivant plusieurs livres qui lui seront entièrement dédiés. En 1922, il est élu président du club allemand, et finalement après autant d'effort, devient le père incontesté du Weimar. Grâce à lui, la race commence à se populariser et traverse l'atlantique pour atteindre l'Amérique où un chasseur, Howard Knight, en tomba fou amoureux. En 1929, Knight devient le premier membre étranger à s'intégrer et se faire accepter dans le club allemand. Il réussit à convaincre les membres de lui vendre un couple de reproducteurs, devenant ainsi la première personne à importer des Weimar aux Etats-Unis. Face aux succès de la race sur le continent, Knight crée le club américain du Weimar où il se placera en tant que président.

Pendant ce temps en Allemagne, la Seconde Guerre mondiale fait des ravages sur la population canine. En effet, la chasse est stoppée, les importations et exportations interdites et tous les chiens qui n'étaient pas de race ou de type Berger Allemand furent supprimés. Malgré tout, quelques éleveurs de Weimar ont survécu, mais la race frôle une nouvelle fois la disparition. Si, avant le conflit, le club allemand enregistrait une moyenne de 100 chiots annuels, au retour de la guerre se chiffre tombe à seulement 10 chiots mettant en péril l'avenir de la race. Ainsi, pour lui donner une nième chance, on autorise les exportations (qui étaient jusqu'à présent limité par le club) notamment par le biais des soldats étrangers qui occupaient le pays.

Le Weimar redémarre !

Après la guerre, s'installe un flux régulier et constant d'exportation de Weimar à l'étranger, jusqu'en 1950 où alerter par la détérioration de sa qualité, et l'exode de ses meilleurs reproducteurs, le club allemand établi un nouveau règlement. Désormais, il sera interdit aux membres de vendre plus de la moitié de leur portée à l'étranger. Les tests qui avaient été supprimés dans le but de relancer la race, sont réintégrés pour reconstruire des sujets de qualité et les préserver. Ces nouvelles règles permettre de stabiliser la situation en Allemagne, néanmoins, on s'aperçoit que les exportations sont toujours aussi forte surtout vers les Etats-Unis.

En s'y intéressant d'un peu plus près, on se rend compte qu'un publiciste du nom de Jack Denton Scott, embauché par le club américain du Weimar avait lancé un mythe de "Wonder Dog" (le chien prodige). Aussitôt, les Américains se sont rués sur la race, atteignant ainsi le sommet de sa popularité. Beaucoup d'éleveurs ont ainsi pu faire fortune. Au retour de la guerre, les ventes continuèrent, mais petit à petit, les Américains se rendirent compte que le chien n'était pas aussi miraculeux que ce que leur publicité prétendait. Les gloires sont finies, les prix chutent et les éleveurs passent à autre chose mettant en ruine l'avenir du chien, une fois de plus.(7)

Weimar selon William-Wegma
Un Weimar astronaute, réalisé par William Wegma. Une des photo parmis un grand nombre montrant le Weimar déguisé, dans des situations plus ou moins familière / quotidienne

Encore une fois, la race sera sauvée par quelques amateurs qui entreprirent de réparer les dégâts et rétablir une confiance. En 1960, on estime que la race est relancée, mais ce ne sera pas sans avoir faire quelques modifications notamment vis-à-vis de l'utilité de la race à la chasse. Dans les années 90's elle subit une fois de plus un coup dur, notamment pas l'intermédiaire du photographe William Wegman qui s'est mis en tête de photographier la race dans des positions et des tenues laissant croire à une poupée facilement manipulable. Les Américains, convaincus par ces illustrations adoptèrent en masse la race. Mais parallèlement le nombre d'abandons dans les refuges augmente lorsque les maîtres se rendent compte que le chien n'a rien d'une poupée, surtout dans sa période d'adolescence..

En France, il faudra attendre 1954 pour que la première inscription au LOF se fasse, mais ce ne sera réellement qu'à partir des années 80, avec la fondation du "Cercle des Amateurs de Braque de Weimar" que la race va décoller. Cette association située actuellement à Nampont Saint Martin, s'est fixée comme objectif de déterminer des tests destinés à l'amélioration de la race, organiser des expositions canines, encourager la participation de ses membres, et publier un bulletin périodique concernant la race (si les finances le permettent).

Situation actuelle

Il y a une grande polémique au sujet des lignées qui ont été conçues pour la race. Certains prétendent que si le Weimar à pendant longtemps chasser avec des personnes réputées, aujourd'hui ses instincts de chasses ont été négligés au fil des sélections pour une faire un chien de beauté et de compagnie. Que ce soit en France, en Amérique ou en Allemagne, il est encore possible de trouver des lignées spécifiques de chasse, mais elles restent de plus en plus rares et désormais, seul l'avenir pourra nous indiquer quel chemin les éleveurs et particulier ont choisi de prendre.

Source :
1- Manuel de la vénérie française - Le compte Le Coulteux
2- Les chiens de chasse - J.B Samat - 1931
3- Historique des races les plus célèbres de chien courant - Chabot, Auguste - 1891
4- Deutsch Waidwerk - Herber - 1939
5- The Complete Weimaraner - Carl Linke cité par William Denlinger - 1936
6- Dr Werner Petri
7- Point! Training The All-Seasons Birddog - James Spencer - 2004
Le Braque de weimar Les origines du Braque de weimar
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